Dans un contexte mondial marqué par des tensions géopolitiques, des perturbations de la chaîne d’approvisionnement et une inflation généralisée, la hausse des prix des engrais inquiète de plus en plus les producteurs agricoles ivoiriens. Cet état de fait, loin d’être anodin, pourrait avoir des conséquences économiques et sociales considérables sur l’ensemble du secteur agricole du pays.
Une augmentation des coûts de production
Les prix des engrais, en particulier ceux à base d’azote, de phosphore et de potassium, ont augmenté de manière significative au cours des derniers mois. Cette flambée des prix est due à plusieurs facteurs :
- La hausse des prix des matières premières : Les tensions sur les marchés internationaux, notamment en raison de la guerre en Ukraine, ont perturbé l’approvisionnement mondial en matières premières comme le gaz naturel, essentiel à la production d’engrais.
- Les coûts de transport : Avec l’augmentation des prix des carburants, le transport des engrais vers les régions agricoles de la Côte d’Ivoire est devenu plus coûteux.
- La dépendance aux importations : La Côte d’Ivoire importe une grande partie des engrais utilisés par ses agriculteurs. Toute variation des prix à l’échelle internationale a donc un impact direct sur les coûts locaux.
Pour les agriculteurs ivoiriens, ces hausses se traduisent par une augmentation considérable des coûts de production. Ceux qui cultivent le cacao, principal produit d’exportation du pays, ainsi que le riz, le manioc et d’autres cultures vivrières, se retrouvent face à un dilemme : réduire l’utilisation d’engrais au risque de compromettre les rendements ou supporter des charges financières plus élevées.
Des conséquences sur la production et la sécurité alimentaire
La réduction de l’utilisation d’engrais pourrait entraîner une baisse significative des rendements agricoles. Selon les experts, une diminution de 30 à 50 % de l’utilisation des engrais pourrait se traduire par des pertes de récolte équivalentes, compromettant ainsi la production nationale. Pour les cultures vivrières, cette situation pose un risque direct à la sécurité alimentaire dans le pays.
Le secteur agricole ivoirien représente environ 20 % du PIB et emploie près de 60 % de la population active. Toute perturbation dans ce secteur peut donc avoir des conséquences sociales profondes.
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